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Maltraitance des personnes âgées

(Maltraitance des personnes âgées)

ParDaniel B. Kaplan, PhD, LICSW, Adelphi University School of Social Work
Reviewed ByMichael R. Wasserman, MD, California Association of Long Term Care Medicine
Vérifié/Révisé Modifié avr. 2025
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La maltraitance des personnes âgées est une forme de mauvais traitements physiques ou psychologiques, de négligence ou d'exploitation financière envers les personnes âgées.

Ressources liées au sujet

Les types fréquents de maltraitance des personnes âgées comprennent la violence physique, les abus psychologiques, la négligence et l'exploitation financière. Chacun de ces types peut être intentionnel ou non. La poly-victimisation (co-apparition de multiples types d'abus) est fréquente. Les auteurs sont souvent les enfants adultes mais il peut s'agir d'autres membres de la famille ou des soignants/aidants rémunérés ou non.

La violence physique est l'utilisation de la force entraînant des blessures physiques ou psychologiques ou de l'inconfort. Elle comprend les coups ou les agressions avec la main ouverte ou fermée, ou avec un objet, les coups de pied, les bousculades, le fait de secouer, de battre, d'attacher, de forcer à manger et l'administration injustifiée de médicaments. Elle peut comprendre des agressions sexuelles (toute forme d'intimité sexuelle sans consentement imposée par la force ou la menace de la force).

La maltraitance psychologique se manifeste par des paroles, des actes ou d'autres moyens employés dans le but de causer un stress émotionnel ou une angoisse. Elle comprend le fait de menacer (p. ex., d'institutionnalisation), d'insulter, de commander de manière dure, ou de rester silencieux et d'ignorer la personne. Elle comprend également l'infantilisation (une forme condescendante d'âgisme où l'auteur considère la personne âgée comme un enfant), ce qui encourage la personne âgée à devenir dépendante de l'auteur.

La négligence correspond au fait de ne pas fournir ou de refuser de la nourriture, de médicaments, de soins personnels ou de répondre à d'autres besoins; elle comprend aussi le délaissement. La négligence qui entraîne un préjudice physique ou psychologique est une maltraitance.

L'exploitation financière ou matérielle est l'utilisation illégale, abusive ou non autorisée de l'argent ou des biens d'une personne âgée au profit ou au bénéfice financier d'une personne autre que la personne âgée. Cela comprend l'escroquerie, la pression exercée sur une personne pour qu'elle distribue ses biens, la gestion irresponsable de l'argent d'une personne, ainsi que le manque d'attention aux possessions ou aux fonds d'une personne dépendante.

Bien que l'incidence réelle soit incertaine, la maltraitance des personnes âgées semble être un problème de santé publique croissant aux États-Unis. Plusieurs études indiquent qu'environ 1 personne âgée sur 10 de plus de 65 ans est victime de maltraitance physique, psychologique, sexuelle, d'exploitation financière et de négligence (1). Dans le monde, 1 personne sur 6 vivant en ville âgée de ≥ 60 ans est victime de maltraitance (2) et les taux sont plus élevés dans les établissements de soins de longue durée (3). Environ 12% des victimes de maltraitance sur personnes âgées subissent de multiples types de maltraitance (4). La maltraitance des personnes âgées est associée à des blessures physiques, à une mauvaise santé physique, à des dommages psychologiques, à des hospitalisations répétées, une ruine financière et une mortalité prématurée.

Les abus deviennent habituellement plus fréquents et plus sévères au fil du temps. Les rapports de maltraitance des personnes âgées ont augmenté pendant la pandémie de COVID-19; de plus, les taux de maltraitance physique et psychologique et des cas de multiples types de maltraitance ont été significativement plus élevés (5), peut-être en raison de la vulnérabilité accrue des victimes et d'une augmentation des facteurs de stress et/ou des déclencheurs affectant les agresseurs en raison de l'isolement social, des difficultés financières et de la mauvaise santé mentale. Les médecins doivent donc rester vigilants dans l'identification des patients âgés à risque de mauvais traitements et fournir des références appropriées pour une intervention et des conseils.

Références

  1. 1. Patel K, Bunachita S, Chiu H, et al. Elder Abuse: A Comprehensive Overview and Physician-Associated Challenges. Cureus. 2021;13(4):e14375. Published 2021 Apr 8. doi:10.7759/cureus.14375

  2. 2. Mikton CR, Beaulieu M, Yon Y, et al. Protocol: Global elder abuse: A mega-map of systematic reviews on prevalence, consequences, risk and protective factors and interventions. Campbell Systematic Reviews. 18 (2): e1227. https://doi.org/10.1002/cl2.1227

  3. 3. Yon Y, Mikton CR, Gassoumis ZD. et al. Elder abuse prevalence in community settings: A systematic review and meta-analysis. Lancet Glob Health. 5 (2):e147-e156, 2017. doi: 10.1016/S2214-109X(17)30006-2

  4. 4. Wong JS, Breslau H, McSorley VE, et al. The social relationship context of elder mistreatment. Gerontologist. 60 (6):1029–1039, 2020. doi: 10.1093/geront/gnz154

  5. 5. Weissberger GH, Lim AC, Mosqueda L, et al. Elder abuse in the COVID-19 era based on calls to the National Center on Elder Abuse resource line. BMC Geriatr. 22 (1):689, 2022. doi: 10.1186/s12877-022-03385-w

Facteurs de risque de maltraitance des personnes âgées

Les facteurs de risque de maltraitance des personnes âgées incluent, pour la victime:

  • Déficits dûs à des troubles chroniques

  • Trouble fonctionnel

  • Troubles cognitifs

  • Difficulté à communiquer

  • L'isolement social

En ce qui concerne l'auteur des violences, les facteurs de risque comprennent:

  • Troubles liés à l'utilisation de substances ou alcoolisme

  • Troubles psychiatriques

  • Anamnèse de la violence

  • Stress

  • La dépendance à l'égard de la victime (y compris le fait de vivre sous le même toit)

(Voir tableau Facteurs de risque de maltraitance des personnes âgées).

La prévalence de la maltraitance des personnes âgées a augmenté de façon spectaculaire pendant la pandémie de COVID-19, ce qui suggère la nécessité d'évaluer les risques de maltraitance en période de crise et de catastrophe, lorsque les facteurs de risque sont exacerbés (1).

Tableau
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Référence des facteurs de risque

  1. 1. Chang ES, Levy BR. High Prevalence of Elder Abuse During the COVID-19 Pandemic: Risk and Resilience Factors. Am J Geriatr Psychiatry. 2021;29(11):1152-1159. doi:10.1016/j.jagp.2021.01.007

Diagnostic de la maltraitance des personnes âgées

L'abus des personnes âgées est difficile à détecter parce que beaucoup de signes sont subtils et la victime est souvent réticente ou incapable de discuter de l'abus. Les victimes peuvent cacher un abus du fait de la honte, crainte de représailles ou un désir de protéger l'agresseur. Parfois, lorsque les victimes de maltraitance demandent de l'aide, elles sont confrontées à des réactions âgistes de la part des professionnels de la santé, qui peuvent, par exemple, rejeter les plaintes concernant les abus en les attribuant à de la confusion, de la paranoïa ou de la démence.

L'isolement social de la victime âgée rend souvent la détection de l'abus des personnes âgées, difficile. L'abus tend à augmenter l'isolement parce que l'auteur limite souvent l'accès de la victime au monde extérieur (p. ex., interdit à la victime de recevoir des visiteurs et des appels téléphoniques).

La symptomatologie de l'abus des personnes âgées peut être attribuée par erreur à un trouble chronique (p. ex., une fracture de hanche attribuée à une ostéoporose). Cependant, les situations cliniques suivantes sont particulièrement évocatrices de mauvais traitements:

  • Retard entre une blessure ou une maladie et la demande de soins médicaux

  • Disparités entre les comptes du patient et de l'aidant

  • Gravité des blessures incompatible avec l'explication de l'aidant

  • Explication invraisemblable ou vague de la blessure par le patient ou l'aidant

  • Consultations fréquentes au service des urgences pour aggravation d'un trouble chronique en dépit d'un plan de soins approprié et de ressources suffisantes

  • Absence de l'aidant quand un patient présentant une déficience fonctionnelle se rend chez le médecin

  • Résultats des examens de laboratoire incompatibles avec l'histoire

  • Réticence de l'aidant à accepter des soins à domicile (p. ex., une infirmière à domicile) ou à laisser la personne âgée seule avec le praticien

Les médecins sont encouragés à envisager une enquête de routine (recommandée par le American Medical Association) ou le dépistage systématique de la maltraitance des personnes âgées (recommandé par la Joint Commission, National Center on Elder Abuse, et National Academy of Sciences). Les enquêtes de routine par les médecins sont basées sur une suspicion accrue et impliquent des entretiens non systématiques sur d'éventuels abus des personnes âgées. Le dépistage systématique implique l'utilisation systématique d'instruments qui ont été validés dans le cadre des soins primaires, tels que les 6 items Elder Abuse Suspicion Index (EASI ©). Pour le dépistage des populations hispanophones (sujets de culture principalement hispanique aux USA), le Weinberg Center Risk and Abuse Prevention Screen (WC-RAPS) a été traduit et validé dans une population de personnes âgées hispaniques aux États-Unis (1).

Anamnèse

Si un abus des personnes âgées est suspecté, le patient doit être interrogé seul, au moins pour une partie du temps. D'autres personnes impliquées peuvent également être interrogées séparément. L'entretien avec le patient peut commencer par des questions générales sur le sentiment de sécurité mais doit également comprendre des questions directes sur d'éventuels mauvais traitements (p. ex., violence physique, contraintes, négligence). En cas d’abus confirmé, la nature, la fréquence et la gravité des événements doivent être déterminées. Les circonstances déclenchantes de l'abus (p. ex., intoxication alcoolique) doivent également être recherchées.

Les ressources sociales et financières du patient doivent être évaluées parce qu'elles influent sur les décisions de gestion (p. ex., conditions de logement, embauche d'un aidant professionnel). L'examinateur doit vérifier si le patient a une famille ou des amis en mesure et désireux d'aider, d'écouter et d'assister. Si les ressources financières sont adéquates mais que les besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits, l'examinateur doit en déterminer la raison. L'évaluation de ces ressources peut également permettre d'identifier des facteurs de risque d'abus (p. ex., difficultés financières, exploitation financière du patient).

Au cours de l'entretien avec l'aidant familial, la confrontation doit être évitée. L'enquêteur doit déterminer si les responsabilités de l'aidant sont un fardeau trop lourd pour le membre de la famille en cause et, le cas échéant, reconnaître le rôle difficile de l'aidant. L'aidant est interrogé au sujet d'événements stressants récents (p. ex., deuils, difficultés financières), des maladies du patient (p. ex., besoins en soins, pronostic), et sur la cause déclarée des blessures récentes.

Dans les petites communautés, y compris les villes rurales et les communautés tribales, des processus supplémentaires doivent être développés pour préserver la confidentialité et l'intimité lors du dépistage et de la réponse à la maltraitance présumée des personnes âgées parce que les patients, les auteurs d'abus, les soignants, le personnel du cabinet médical et les interventionnistes se connaissent souvent. La réassurance concernant ces processus lors des entretiens est nécessaire pour faciliter le signalement par les victimes.

Examen clinique

Le patient doit être soigneusement examiné, de préférence lors de la première consultation, à la recherche de signes d’abus des personnes âgées (voir tableau Signes de maltraitance des personnes âgées). Le médecin peut avoir besoin de l'aide d'un membre de la famille ou d'un ami du patient de confiance, des services sociaux, ou, parfois, des organismes judiciaires pour encourager l'aidant ou le patient à permettre l'examen. En cas d'abus identifié ou suspecté, l'information des services sociaux est obligatoire dans la plupart des États des États-Unis.

Tableau
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L'état cognitif doit être évalué (voir encadré Examen de l'état mental). La déficience cognitive est un facteur de risque de maltraitance et peut affecter la fiabilité de l’histoire et la capacité du patient à prendre des décisions de gestion.

L'humeur et l'état émotionnel doivent être évalués. Si le patient se sent déprimé, honteux, coupable, anxieux, peureux ou en colère, les raisons qui sous-tendent des émotions doivent être explorées. Si le patient minimise ou rationalise les tensions ou les conflits familiaux ou est réticent à discuter de l'abus, l'examinateur doit déterminer si ces attitudes perturbent la reconnaissance ou l'admission de l'abus.

L'état fonctionnel, y compris la possibilité de pratiquer les activités de la vie quotidienne (accident vasculaire cérébral), doit être évalué et les limitations physiques qui nuisent aux capacités d'auto-protection notées. Si une aide est nécessaire pour les activités quotidiennes, l'examinateur doit déterminer si la personne actuellement en charge en a les capacités émotionnelles, financières et intellectuelles. Dans le cas contraire, un nouvel aidant doit être identifié.

Les troubles coexistants causés ou exacerbés par l'abus doivent être identifiés.

Examens complémentaires

Une imagerie et des examens biologiques (p. ex., ionogramme pour évaluer l'hydratation, albumine pour évaluer l'état nutritionnel, taux de médicament pour documenter la conformité avec les protocoles thérapeutiques prescrits) sont effectués au besoin pour identifier et documenter l'abus.

Documentation

Le dossier médical doit comprendre un rapport complet sur l'abus réel ou présumé, de préférence en rapportant les mots même du patient. Une description détaillée de toutes les blessures doit être incluse, soutenue par des photographies, des dessins, des radiographies et autres documents objectifs (p. ex., les résultats des examens complémentaires) lorsque cela est possible. Des exemples spécifiques de la façon dont les besoins du patient ne sont pas satisfaits, malgré un plan de soins convenu et des ressources adéquates, doivent être documentés.

Référence pour le diagnostic

  1. 1. Ramirez M, Solomon J, Riquelme M, et al. Development and Spanish translation of the Weinberg Center Risk and Abuse Prevention Screen (WC-RAPS). J Elder Abuse Negl. 31 (1):38–55, 2019. doi: 10.1080/08946566.2018.1531099 Epub 2018 Nov 8

Traitement de la maltraitance des personnes âgées

Une approche interdisciplinaire (impliquant médecins, infirmières, assistants sociaux, avocats, représentants de la loi, psychiatres et autres praticiens) est essentielle. Toute intervention précédente (p. ex., tutelle) et la raison de son échec éventuel doivent être étudiées pour éviter la répétition des erreurs commises.

Intervention

Si le malade est en danger immédiat, le médecin, d'un commun accord avec le patient, doit envisager l'hospitalisation, une intervention des représentants de la loi ou un changement du lieu de résidence vers un domicile sûr. Le patient doit être informé des risques et les conséquences de chacune des options.

Si le patient n'est pas en danger immédiat, des mesures visant à réduire les risques doivent être prises mais sont moins urgentes. Le choix de l'intervention dépend de l'intention de nuire de l'auteur. Par exemple, si un membre de la famille administre une trop grande quantité d'un médicament parce que les directives du médecin sont mal comprises, la seule intervention nécessaire peut être de donner des instructions plus claires. Un surdosage délibéré nécessite une intervention plus directe.

En général, les interventions doivent être adaptées à chaque situation. Les interventions peuvent comprendre:

  • Une assistance médicale

  • Une éducation adaptée à la culture (p. ex., informer les victimes sur les abus et les options disponibles, les aider à concevoir des plans de sécurité)

  • Un soutien psychologique adapté au traumatisme (p. ex., psychothérapie à court ou à long terme pour la victime et éventuellement la famille pour traiter la dépression et le rôle des traumatismes spécifiques dans la vie de la personne)

  • Application de la loi et intervention juridique (p. ex., arrestation de l'auteur des mauvais traitements, ordonnances de protection, défense légale y compris la protection des biens)

  • Le logement de remplacement (p. ex., logements protégés pour personnes âgées, placement en centre de long séjour)

  • Orientation vers des services pour fournir un soutien de base (p. ex., transport, aide alimentaire) et réduire l'isolement social

Si les victimes sont en capacité de le faire, elles doivent décider de l'intervention. Sinon, l'équipe interdisciplinaire, qui comprend idéalement un tuteur, doit prendre la plupart des décisions. Les décisions sont basées sur la gravité de la violence, les choix de vie antérieurs de la victime et les implications juridiques. Souvent, la décision correcte n’est pas univoque; chaque cas doit être attentivement surveillé.

Problèmes des travailleurs sociaux et des infirmières

En tant que membres de l'équipe interdisciplinaire, infirmières et travailleurs sociaux peuvent permettre d'éviter les maltraitances et peuvent surveiller les résultats des interventions. Une infirmière et/ou un assistant social peuvent être désignés comme coordinateurs afin d’assurer que les informations pertinentes sont enregistrées avec exactitude, que les parties concernées soient contactées et tenues informées et que les soins nécessaires soient fournis 24 heures/24.

Une formation sur les mauvais traitements doit être donnée à toutes les infirmières et assistants sociaux chaque année. Dans certains États, la formation sur la maltraitance des enfants fait obligatoirement partie du cursus des études médicales, infirmières et des assistants sociaux. Cependant, la formation professionnelle obligatoire sur la maltraitance des personnes âgées n'est prévue que dans quelques États.

Information des services de l'État

Tous les États des États-Unis exigent que les maltraitances suspectées ou confirmées dans un établissement soient signalées, et la plupart des États exigent également que les abus au domicile soient signalés. En outre, tous les États ont des lois protégeant les adultes vulnérables, incapables ou handicapés et fournissant des services à ceux-ci.

Dans la plupart des États des États-Unis, l'organisme désigné pour recevoir les signalements d'abus est le service social d'État (Adult Protective Services). Dans les autres États, l'organisme désigné est l'agence de l'État chargée des personnes âgées. En cas d'abus au sein d'un établissement de soins, le médiateur local des institutions de soins de long séjour doit être contacté. Les numéros de téléphone de ces agences et bureaux dans n'importe quelle partie des États-Unis peuvent être trouvés en contactant le Eldercare Locator (800-677-1116) ou le National Center on Elder Abuse (855-500-3537). Les professionnels de la santé doivent connaître les lois et les procédures de signalement de leurs propres États.

Problèmes concernant les aidants

Les aidants d'une personne âgée présentant un handicap physique ou cognitif peuvent ne pas être en mesure de fournir des soins adéquats ou ne pas se rendre compte que leur comportement s'apparente parfois à un abus. Ces aidants peuvent être tellement immergés dans leur rôle de prestation de soins qu'ils s'isolent socialement et perdent de vue ce qui constitue des soins normaux. Les effets délétères du fardeau de l'aidant, y compris la dépression, l'augmentation des troubles liés au stress et l'appauvrissement du réseau social, sont des effets bien documentés. Les médecins doivent signaler ces effets aux aidants. Les services d'assistance aux aidants comprennent les soins de jour pour adultes, des programmes de répit et les soins à domicile. Aux États-Unis, les familles doivent être orientées vers ces services en utilisant le Eldercare Locator (800-677-1116) ou le National Association of Area Agencies on Aging (202-872-0888).

Pronostic de la maltraitance des personnes âgées

Les personnes âgées victimes de maltraitance présentent un risque élevé d'évolution négative grave, notamment de mortalité prématurée, de dépression, de mauvaise santé mentale, de détresse psychologique, d'anxiété et d'idées suicidaires (1). Chez les adultes de plus de 65 ans vivant en communauté adressés à des services de protection pour maltraitance, exploitation ou négligence, l'abus semble prédire indépendamment des taux de survie inférieurs à ceux des témoins appariés selon l'âge.

Référence pour le pronostic

  1. 1. Yunus RM, Hairi NN, Choo, WY. Consequences of elder abuse and neglect: A systematic review of observational studies. Trauma Violence Abuse. 20(2):197–213, 2019. doi: 10.1177/1524838017692798 Epub 2017 Feb 22.       

Prévention de la maltraitance des personnes âgées

Un médecin ou un autre professionnel de santé peut être la seule personne autre que l’agresseur avec laquelle une victime de violence soit en contact; il doit donc être vigilant et attentif aux facteurs de risque et aux signes de maltraitance. Reconnaître les situations à risque peut prévenir la maltraitance, p. ex., une personne fragile ou souffrant d'une déficience cognitive prise en charge par un aidant ayant des antécédents de trouble lié à l'usage de substances ou d'alcool, de violence, de trouble psychiatrique ou de surcharge du soignant. Les médecins doivent être particulièrement attentifs lorsqu'une personne âgée fragile (p. ex., une personne ayant des antécédents récents d'accident vasculaire cérébral ou un diagnostic récent) sort de l'hôpital pour retourner dans un environnement familial précaire. Les médecins doivent également se souvenir que les auteurs et les victimes peuvent ne pas correspondre aux stéréotypes.

Les personnes âgées acceptent souvent de partager leur foyer avec des membres de la famille qui ont des troubles liés à l'usage de substances ou d'alcool ou des troubles psychiatriques graves. Un membre de la famille peut avoir quitté un établissement de santé mentale ou autre et être hébergé au domicile d'une personne âgée sans que le risque d'abus n'ait été évalué. Les médecins doivent donc conseiller aux patients de bien évaluer une telle cohabitation, en particulier si la relation avait été difficile par le passé.

Des considérations supplémentaires doivent être envisagées pour la sélection et l'embauche des aides à domicile, à la fois par des organismes de services formels et des arrangements privés informels. Une petite proportion, mais significative, de patients qui utilisent des aides à domicile signalent des problèmes de vol, de négligence ou de mauvais traitements. Le dépistage et la formation de ces travailleurs peuvent aider à prévenir les mauvais traitements.

Les patients peuvent également réduire activement le risque d'abus (p. ex., par le maintien de relations sociales ou en les augmentant). Ils doivent prendre des conseils juridiques avant de signer tout document lié à leur lieu de résidence ou à qui prend des décisions financières pour eux.

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