La première priorité en cas d’urgence médicale est de sauver des vies. Une personne inconsciente et qui ne répond pas peut être proche de la mort. Les secouristes doivent donc évaluer la situation pour initier le traitement nécessaire pour maintenir les voies respiratoires, la respiration et la circulation. Un problème apparaissant dans l’un de ces domaines peut être mortel si on ne le traite pas rapidement.
Les voies respiratoires, passage à travers lequel l’air alimente les poumons, peuvent se bloquer (par exemple, si l’on s’étouffe avec certains aliments ou si un aliment est inhalé). De nombreuses pathologies, telles que l’emphysème et l’asthme, peuvent rendre la respiration difficile. La circulation du sang, qui dépend du pompage et des battements du muscle cardiaque, peut s’arrêter pendant un arrêt cardiaque. Les personnes qui ne sont pas des professionnels de la santé doivent fournir une assistance médicale uniquement si elles sont capables de le faire d’une manière sûre pour elles-mêmes et pour la personne qui a une urgence médicale. Par exemple, elles ne doivent pas pénétrer dans un bâtiment en feu ou tenter de secourir quelqu’un d’un environnement dangereux comme le flanc d’une falaise escarpée. En l’absence d’une formation ou d’un équipement adéquats, les personnes qui tentent d’en secourir d’autres peuvent se retrouver parmi les blessés.
Après avoir évalué la situation, les secouristes doivent immédiatement commencer les soins d’urgence, s’ils sont appropriés à la situation, qui peuvent inclure :
Manœuvres permettant de soulager une suffocation (par exemple, poussées abdominales, également appelées manœuvre de Heimlich)
Réanimation cardiopulmonaire (RCP) pour les personnes en arrêt cardiaque
Exercer une pression directe sur toute région présentant un saignement visible
La priorité suivante est d’obtenir une aide médicale en appelant le service des urgences médicales. En France et dans l’Union européenne, les services d’urgence médicale sont joignables via le 112. L’appelant doit fournir la description la plus complète possible de l’état de la personne et indiquer comment la lésion ou la maladie s’est développée. L’appelant ne doit pas raccrocher le téléphone avant d’avoir été invité à le faire. Dans les cas où plusieurs personnes sont présentes (secouristes), l’une doit appeler à l’aide pendant qu’une autre commence à évaluer la situation et à pratiquer les premiers secours. Si un seul secouriste est disponible, attendez le début des soins d’urgence pour appeler à l’aide.
Après avoir appelé les secours (112 en France et dans l’Union européenne), les secouristes peuvent également administrer les soins d’urgence suivants, si nécessaire :
Adrénaline dans un dispositif d’injection intramusculaire prémesuré à dose unique (par exemple, EpiPen) pour les réactions allergiques potentiellement mortelles (anaphylaxie), comme après une piqûre d’abeille ou la consommation d’aliments auxquels une personne est allergique
Naloxone, par voie nasale ou intramusculaire, si la personne arrête de respirer (ou presque) après une overdose d’opioïdes (par exemple, héroïne, oxycodone, ou fentanyl)
Si de nombreuses personnes sont blessées, il faut s’occuper en premier lieu de celles qui sont le plus gravement atteintes. Il faut prendre moins d’une minute pour évaluer chaque personne atteinte. Dans chaque situation, le secouriste doit évaluer si la situation :
Menace le pronostic vital
Est urgente, mais ne menace pas le pronostic vital
Est non urgente
Il est difficile de déterminer qui a le besoin le plus urgent de traitement, car des personnes qui hurlent de douleur peuvent être moins gravement atteintes que d’autres qui sont peut-être plus gravement blessées, mais qui ne parviennent pas à respirer, ou qui sont tombées dans le coma et qui, de ce fait, restent silencieuses. Une difficulté respiratoire et une hémorragie sont potentiellement mortelles, mais une main ou un pied fracturé peut toujours attendre un traitement, malgré la douleur.
Lorsqu’on est en présence de nombreuses personnes gravement blessées et que les ressources sont limitées, les secouristes peuvent devoir décider de ne traiter que les personnes ayant une chance de survie.
Quand des personnes blessées sont incapables de fournir des renseignements médicaux parce qu’elles sont confuses, inconscientes ou dans un état grave, il faut obtenir les renseignements d’une autre façon. Par exemple, dans le cas où les personnes sont inconscientes, et que l’on trouve à côté d’elles un flacon de pilules vide, le flacon doit être remis au personnel médical d’urgence. Il peut être essentiel pour le traitement des personnes de savoir comment l’accident est arrivé, et d’obtenir d’autres informations auprès de témoins, de la famille ou des secouristes.
Les personnes qui ne nécessitent pas un traitement urgent sont rassurées et des mesures simples sont prises, telles que le fait de fournir une couverture et de garder la personne calme et au chaud, pendant qu’elles attendent d’être prises en charge.
Afin de prévenir la propagation d’infections transmissibles par le sang, les secouristes doivent se protéger en appliquant les précautions universelles, une méthode de prévention de la transmission des infections qui considère que le sang et les liquides corporels humains quels qu’ils soient sont potentiellement infectieux. Par exemple, certaines maladies graves, comme une infection au virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et les hépatites B et C (voir Présentation de l’hépatite), peuvent être transmises par le sang et d’autres fluides corporels. Si possible, les secouristes doivent porter des gants en latex ou en nitrile afin de bénéficier de la meilleure protection possible. S’il n’y a pas de gants disponibles, on peut utiliser du plastique. Par exemple, le sauveteur peut enfiler les mains dans un sac en plastique alimentaire ou dans tout autre objet imperméable. Des masques et des lunettes de sécurité (ou visières de protection), des blouses de protection et des charlottes de protection doivent également être portés si une projection de liquides ou de sang est possible.
Une fois les premiers secours apportés, les secouristes doivent nettoyer leur peau de tout contaminant. Par exemple, ils doivent se laver vigoureusement les mains, y compris la zone sous les ongles, avec de l’eau et du savon dès que possible. En l’absence de savon et d’eau, on peut utiliser un désinfectant pour les mains à base d’alcool.