Dans certaines zones géographiques, des infections cérébrales peuvent être dues à des vers ou d’autres parasites. Ces infections sont plus fréquentes dans les pays à faible revenu et les zones rurales. Elles sont moins fréquentes aux États-Unis.
(Voir aussi Présentation des infections cérébrales.)
Neurocysticercose
La neurocysticercose est provoquée par des larves du ténia du porc. Parmi tous les vers qui provoquent des infections du cerveau, le ténia du porc provoque de loin le plus grand nombre de cas d’infections du cerveau dans l’hémisphère ouest.
Lorsque des personnes mangent des aliments contaminés par des œufs de ténia, les sécrétions de l’estomac entraînent l’éclosion des œufs en larves. Les larves pénètrent dans la circulation sanguine et atteignent toutes les parties de l’organisme, y compris le cerveau et la moelle épinière. Les larves forment des kystes (groupes de larves enfermées dans un mur protecteur). (L’infection provoquée par des kystes est appelée cysticercose ou, lorsque les kystes se forment dans le cerveau, neurocysticercose.) Ces kystes provoquent peu de symptômes jusqu’à ce qu’ils dégénèrent et que les larves meurent, déclenchant une inflammation, un œdème et des symptômes comme des céphalées, des crises convulsives, des changements de personnalité et une déficience mentale.
Les kystes bloquent parfois le passage du liquide céphalorachidien dans les espaces cérébraux (ventricules), exerçant une pression sur le cerveau. Ce trouble est appelé hydrocéphalie. La pression accrue peut provoquer des céphalées, des nausées, des vomissements et la somnolence.
Les kystes peuvent se rompre et répandre leur contenu dans le liquide céphalorachidien, ce qui provoque une méningite.
En l’absence de traitement, les personnes atteintes de neurocysticercose peuvent mourir.
Les médecins suspectent une neurocysticercose chez les personnes qui vivent ou qui viennent de pays à faible revenu, et qui présentent les symptômes typiques. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) ou la tomodensitométrie (TDM) peut souvent révéler les kystes. Cependant, des analyses de sang et une ponction lombaire en vue d’obtenir un échantillon du liquide céphalorachidien sont souvent nécessaires pour confirmer le diagnostic. Parfois, une biopsie du kyste est nécessaire.
L’infection est traitée par de l’albendazole ou du praziquantel (médicaments utilisés pour traiter les infections par des vers parasites, appelés médicaments anthelminthiques). Cependant, si une personne présente de nombreux kystes, les médicaments anthelminthiques peuvent tuer de nombreux organismes, entraînant un gonflement important du cerveau. Les médecins adaptent soigneusement le traitement à chaque personne. Les corticoïdes sont administrés pour lutter contre l’inflammation qui survient lorsque les larves meurent.
Les convulsions sont traitées avec des anticonvulsivants.
Une intervention chirurgicale est parfois nécessaire pour placer un drain (dérivation) pour drainer le liquide céphalorachidien excédentaire et soulager l’hydrocéphalie. La dérivation est un tube en matière plastique qui est placé dans les espaces dans le cerveau. Le tube est placé sous la peau, en général vers l’abdomen où l’excès de liquide est évacué. Une intervention chirurgicale pour enlever les kystes du cerveau peut également être nécessaire.
Autres infections
L’échinococcose (hydatidose) et la cénurose sont des infections dues à des larves de ténia d’un autre type. L’échinococcose peut provoquer l’apparition dans le cerveau de kystes de grande taille. La cénurose, comme la cysticercose, provoque la formation de kystes qui peuvent bloquer la circulation du liquide céphalorachidien dans le cerveau.
La schistosomiase est une infection causée par des schistosomes. Chez certaines personnes atteintes de schistosomiase, des amas de cellules causés par l’inflammation (granulomes) se développent dans le cerveau.
L’échinococcose, la cénurose et la schistosomiase peuvent provoquer des symptômes semblables à ceux de la cysticercose, y compris des crises convulsives, des céphalées, des changements de personnalité et une déficience mentale. Les symptômes dus à l’échinococcose ou à la cénurose peuvent mettre des années à se développer.
Les médecins peuvent habituellement diagnostiquer ces infections en fonction des résultats de l’IRM ou de la TDM, mais une ponction lombaire est parfois nécessaire. Le liquide céphalorachidien peut contenir un nombre important d’un type de globules blancs appelés éosinophiles.
Ces 3 infections peuvent habituellement être traitées par des médicaments anthelminthiques tels que l’albendazole, le mébendazole, le praziquantel et le pamoate de pyrantel. Mais dans l’échinococcose et la cénurose, les kystes doivent souvent être excisés chirurgicalement.