Atélectasie

ParTrevor Steinbach, MD, University of Colorado
Revue/Révision complète juill. 2023
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L’atélectasie est le collapsus d’une partie ou de tout le poumon qui se vide d’air.

  • Une obstruction des bronches est une cause fréquente de l’atélectasie.

  • Une dyspnée peut survenir lorsque les taux d’oxygène dans le sang sont bas ou en cas de pneumonie.

  • Le diagnostic est confirmé par la radiographie du thorax.

  • Le traitement peut consister à assurer la prise de respirations profondes, à soulager les obstructions des voies respiratoires, ou les deux.

La fonction principale des poumons est d’absorber l’oxygène de l’atmosphère dans la circulation sanguine et d’expulser le dioxyde de carbone du sang dans le souffle exhalé (échange gazeux, voir la figure Échange gazeux entre les espaces alvéolaires et capillaires). Pour que l’échange gazeux se produise, les petits sacs d’air dans les poumons (alvéoles) doivent rester ouverts et pleins d’air. Les alvéoles sont maintenues ouvertes par la structure élastique de la paroi du poumon et par un liquide qui les tapisse appelé surfactant. Le surfactant combat la tendance naturelle des alvéoles à se fermer (se collaber). Prendre périodiquement de profondes respirations, ce que les gens font inconsciemment, et tousser aident également à maintenir les alvéoles ouvertes. La toux expulse le mucus ou d’autres sécrétions qui pourraient bloquer les voies respiratoires menant aux alvéoles.

Si les alvéoles sont fermées pour une raison quelconque, elles ne peuvent pas participer à l’échange gazeux. Plus il y a d’alvéoles fermées, moins il se produit d’échange gazeux. En conséquence, l’atélectasie peut entraîner une diminution du taux d’oxygène dans le sang. Le corps compense dans une petite mesure l’atélectasie en fermant des vaisseaux sanguins dans la zone touchée (constriction). Cette constriction redirige le flux sanguin vers les alvéoles qui sont ouvertes afin que l’échange gazeux puisse se poursuivre.

Causes de l’atélectasie

Les causes courantes d’atélectasie impliquent généralement l’un des éléments suivants :

  • Obstruction de l’une des bronches principales issues de la trachée et conduisant directement au tissu pulmonaire

  • Affections qui diminuent la respiration profonde ou suppriment la capacité d’une personne à tousser

L’obstruction peut être provoquée par quelque chose à l’intérieur des bronches, par exemple un bouchon de mucus, une tumeur ou un corps étranger inhalé (par exemple, un comprimé, un morceau de nourriture ou un jouet). Par ailleurs, la bronche peut être comprimée de l’extérieur, par une tumeur, un ganglion augmenté de volume. Une compression depuis l’extérieur peut aussi se produire lorsque l’espace pleural (espace situé en dehors du poumon mais à l’intérieur du thorax) contient une quantité importante de liquide (épanchement pleural) ou d’air (pneumothorax).

Lorsqu’une bronche ou une voie respiratoire de plus petite taille (bronchiole) est obstruée, l’air des petites cavités pulmonaires (alvéoles) situées en aval de l’obstruction est résorbé dans la circulation sanguine, provoquant un rétrécissement et un collapsus des alvéoles. La zone de tissu pulmonaire collabé peut s’infecter car des bactéries et des globules blancs peuvent s’accumuler derrière l’obstruction (ou à l’intérieur de celle-ci). L’infection est particulièrement susceptible de se produire si l’atélectasie persiste pendant plusieurs jours ou plus. Si l’atélectasie persiste pendant des mois, le poumon peut avoir des difficultés à se redéployer.

Toute affection qui diminue la respiration profonde ou supprime la capacité d’une personne à tousser peut causer ou contribuer à une atélectasie. De fortes doses d’opioïdes ou de sédatifs peuvent diminuer la respiration profonde. L’atélectasie est fréquente après une anesthésie générale, qui supprime temporairement la toux de la personne et l’effort fait pour respirer. L’atélectasie est particulièrement fréquente après une chirurgie abdominale ou thoracique, car aux effets de l’anesthésie générale peut s’ajouter une douleur lors de la respiration profonde, qui incite la personne à ne prendre que des respirations peu profondes. Une douleur thoracique ou abdominale due à d’autres causes (par exemple, une blessure ou une pneumonie) rend également la respiration profonde douloureuse.

Certaines conditions neurologiques, l’immobilité et des déformations thoraciques peuvent restreindre le mouvement du thorax et ainsi diminuer la respiration profonde ; cela peut être aussi le cas avec un gonflement abdominal. Les personnes en fort surpoids ou obèses ont plus de risques que les autres de développer une atélectasie.

Le saviez-vous ?

  • Prendre des respirations profondes après la chirurgie peut aider à prévenir l’atélectasie.

  • Les fumeurs peuvent diminuer leur risque d’atélectasie secondaire à un traitement chirurgical en arrêtant de fumer, dans l’idéal 6 à 8 semaines avant l’intervention.

Symptômes de l’atélectasie

En elle-même, l’atélectasie ne provoque pas de symptômes, sauf parfois un essoufflement. La présence et la gravité de la dyspnée dépendent de la rapidité du développement de l’atélectasie, et de la mesure dans laquelle le poumon est affecté. Si l’atélectasie n’implique qu’une partie limitée du poumon ou se développe lentement, les symptômes peuvent être légers, voire imperceptibles. Si un grand nombre d’alvéoles sont touchées, en particulier si l’atélectasie survient rapidement, la dyspnée peut être sévère.

La fréquence cardiaque et le rythme respiratoire peuvent augmenter et, parfois, la peau prend une couleur bleuâtre (cyanose) en raison d’une réduction du taux d’oxygène dans le sang. L’aspect peut être brun foncé ou noir chez les personnes à la peau foncée.

Les symptômes peuvent aussi être un reflet du trouble qui a provoqué l’atélectasie (par exemple, une douleur thoracique due à une blessure) ou d’un trouble qui entraîne une atélectasie (par exemple, douleur à la poitrine lors de la respiration profonde, due à la pneumonie).

Diagnostic de l’atélectasie

  • Radiographie du thorax

Les médecins soupçonnent une atélectasie en fonction des symptômes de la personne, des résultats de l’examen clinique et du contexte (par exemple, après une intervention chirurgicale, une lésion thoracique ou la prise de certains médicaments) dans lequel les symptômes sont apparus. Une radiographie de thorax peut montrer une zone sans air et confirmer le diagnostic. Parfois, une tomodensitométrie (TDM) ou une bronchoscopie (qui consiste à insérer un tube d’observation dans la trachée), voire les deux, peuvent être effectuées pour identifier la cause.

Traitement de l’atélectasie

  • Respiration profonde et toux

  • Soulagement des obstructions des voies respiratoires par aspiration ou bronchoscopie

Le traitement de l’atélectasie peut impliquer de s’assurer que la respiration profonde est pratiquée, de soulager l’obstruction des voies respiratoires, voire les deux.

Parfois, les obstructions peuvent être soulagées par une aspiration des voies respiratoires de la personne qui doit être pratiquée par un professionnel en soins de santé. Une obstruction qui ne peut être éliminée par la toux ou par des aspirations des voies respiratoires peut nécessiter un retrait par bronchoscopie. Parfois, il est nécessaire de faire appel à d’autres méthodes. Par exemple, si une tumeur obstrue les voies respiratoires, l’extraction chirurgicale, la radiothérapie, la chimiothérapie ou le traitement au laser peuvent permettre d’éliminer l’obstruction. Si le mucus crée un encombrement dans les voies respiratoires, les médecins donnent parfois des médicaments pour essayer de fluidifier le mucus ou ouvrir les voies respiratoires.

Traitement des complications

Les symptômes et complications de l’atélectasie peuvent nécessiter un traitement. Les personnes peuvent nécessiter :

  • Oxygénothérapie

  • Antibiotiques en cas de suspicion d’infection bactérienne

  • Rarement, insertion d’une sonde d’intubation (intubation endotrachéale) et ventilation mécanique

Prévention de l’atélectasie

L’atélectasie peut être évitée en s’assurant que la respiration profonde intervient. Chaque fois que possible, les conditions qui entraînent une respiration peu profonde pendant de longues périodes doivent être traitées.

Les fumeurs peuvent diminuer leur risque d’atélectasie secondaire à un traitement chirurgical en arrêtant de fumer, dans l’idéal 6 à 8 semaines avant l’intervention. Après une intervention chirurgicale, toutes les personnes doivent être encouragées à respirer profondément, à tousser régulièrement et à se déplacer dès que possible après l’intervention. L’utilisation d’appareils pour encourager la respiration profonde volontaire, que l’on appelle spirométrie incitative, et certains exercices, dont le changement postural pour augmenter le drainage du mucus pulmonaire et d’autres sécrétions, peuvent également contribuer à éviter l’atélectasie.

Informations supplémentaires

Les ressources en anglais suivantes pourraient vous être utiles. Veuillez noter que LE MANUEL n’est pas responsable du contenu de cette ressource.

  1. National Heart, Lung, and Blood Institute (Institut national américain du cœur, des poumons et du sang) : Atélectasie : Discussions sur le diagnostic, y compris le dépistage, ainsi que la prévention et le traitement

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