Échantillons tissulaires et cellulaires

ParPaul H. Chung, MD, Sidney Kimmel Medical College, Thomas Jefferson University
Revue/Révision complète janv. 2024
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    Des biopsies spécifiques au site et un échantillonnage cellulaire sont également utilisés dans l’évaluation des personnes chez qui des troubles rénaux et des voies urinaires sont suspectés. (Voir aussi Présentation des voies urinaires.)

    Biopsie rénale

    Une biopsie rénale (intervention dans laquelle un échantillon de tissu rénal est prélevé puis examiné au microscope) est utilisée principalement pour permettre aux médecins de diagnostiquer des troubles qui touchent les vaisseaux sanguins spécialisés du rein (glomérules) et les tubules, ainsi que les causes inhabituelles de lésion rénale aiguë. Une biopsie est souvent pratiquée sur un rein transplanté pour détecter des signes de rejet.

    Lorsqu’elles subissent une biopsie rénale, les personnes sont couchées sur le ventre et un anesthésique local leur est injecté par voie sous-cutanée dans les muscles dorsaux au-dessus du rein. L’échographie ou la tomodensitométrie (TDM) est employée pour identifier la partie du rein où sont localisés les glomérules et éviter ainsi les gros vaisseaux. L’aiguille à biopsie est alors introduite à travers la peau jusqu’au rein.

    La procédure n’est généralement pas pratiquée en cas d’hypertension artérielle non contrôlée, de troubles hémorragiques, d’infections actives des voies urinaires ou de rein unique (sauf en cas de rein greffé). Les complications de cette technique comprennent des saignements dans l’urine autour du rein et la formation de petites fistules artérioveineuses (connexions anormales entre les très petites artères et les veines) à l’intérieur du rein.

    Biopsie de la vessie

    On effectue une biopsie de la vessie le plus souvent pour diagnostiquer un cancer de la vessie. Parfois, on effectue aussi une biopsie de la vessie pour diagnostiquer d’autres troubles, y compris une cystite interstitielle et, rarement, pour diagnostiquer des infections telles qu’une schistosomiase. Parfois, les médecins utilisent une biopsie de la vessie pour évaluer la réponse des personnes au traitement (c’est ce qu’on appelle la surveillance). On ne fait généralement pas de biopsie de la vessie, ou uniquement en prenant des précautions spéciales, chez les personnes qui présentent des troubles hémorragiques (tels que l’hémophilie). Si des personnes ont une infection des voies urinaires, on ne pratique généralement pas de biopsie de la vessie avant que l’infection n’ait été traitée.

    Les biopsies peuvent s’effectuer dans un cabinet médical sous anesthésie locale, ou dans une salle d’opération sous anesthésie générale. Si une grande quantité de tissu est retirée ou s’il y a un risque de saignement après la procédure, on peut laisser dans la vessie un tube de drainage (cathéter) pour drainer le sang et les caillots et les empêcher d’obstruer l’urètre.

    Biopsie de la prostate

    La biopsie de la prostate est le seul moyen définitif généralement utilisé pour diagnostiquer le cancer de la prostate (suspecté, par exemple, si l’analyse révèle chez les hommes des taux élevés d’antigène prostatique spécifique ou si les médecins sentent un nodule en effectuant un toucher rectal). Les complications graves de la biopsie de la prostate sont rares. Elles peuvent comprendre un saignement excessif du rectum et une infection généralisée de l’organisme. Par conséquent, on ne pratique généralement pas de biopsie de la prostate chez les hommes qui ont un trouble hémorragique ou une infection des voies urinaires. Avant la procédure, les hommes doivent arrêter de prendre des médicaments qui interfèrent avec la coagulation sanguine (y compris l’aspirine).

    Certains médecins prescrivent des antibiotiques oraux ou injectés autour du moment où la biopsie est pratiquée, et certains médecins recommandent un lavement avant la biopsie. Les médecins insèrent une sonde d’échographie dans le rectum pour fournir des images de la prostate afin d’aider à guider le positionnement de l’aiguille biopsique. Les médecins administrent généralement un anesthésique local ou un sédatif aux hommes, puis ils insèrent une aiguille par la sonde d’échographie ou par le périnée dans la prostate et prélèvent de nombreux échantillons de tissu. Le tissu est ensuite examiné en laboratoire pour y rechercher des signes de cancer.

    Une variante de la biopsie de la prostate est une biopsie par fusion d’images IRM. Un homme passe une IRM de la prostate, puis une à deux semaines plus tard, une biopsie de la prostate guidée par échographie est réalisée. Pendant la biopsie, les images de l’IRM et de l’échographie sont numériquement combinées (fusionnées) afin de créer une image plus précise des zones anormales pour la biopsie.

    Cytologie urinaire

    La cytologie urinaire (recherche de cellules cancéreuses par examen de l’urine au microscope) est parfois utile pour diagnostiquer les cancers du rein et des voies urinaires. Dans le cas des personnes à haut risque (par exemple, les personnes qui fument, qui travaillent dans le secteur pétrochimique ou qui présentent des saignements indolores), la cytologie urinaire peut être utilisée pour dépister un cancer. Chez les personnes présentant des antécédents de tumeur vésicale ou rénale retirée, cette technique permet de suivre l’évolution. Cependant, les résultats peuvent parfois indiquer qu’un cancer est présent par erreur, ou ne pas détecter un cancer présent, en particulier si celui-ci est nouvellement formé ou a une évolution lente.

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