L'apnée obstructive du sommeil consiste en de multiples épisodes de fermeture partielle et/ou complète des voies respiratoires supérieures pendant le sommeil, provoquant l'interruption de la respiration (définie comme une apnée ou une hypopnée durant > 10 s) suivie de réveil et d'hyperpnée. Les symptômes peuvent comprendre une somnolence excessive pendant la journée, une agitation, des ronflements, des éveils récurrents et des céphalées matinales. Le diagnostic repose sur l'anamnèse du sommeil et les tests diagnostiques. Le traitement repose sur l'application la ventilation nasale spontanée avec pression expiratoire positive, des appareillages buccaux et dans les cas réfractaires, sur la chirurgie. Le pronostic sous traitement est favorable. Les patients non traités sont à risque d'HTA, de fibrillation auriculaire et d'autres troubles du rythme, d'insuffisance cardiaque, de blessures ou de décès par accidents de la route en rapport avec l'hypersomnolence.
(Voir aussi Apnée obstructive du sommeil chez l'enfant.)
L'apnée obstructive du sommeil est fréquente et sa prévalence augmente avec l'augmentation de la prévalence de l'obésité. On estime qu'1 milliard de personnes sont touchées dans le monde (1), dont la plupart sont non diagnostiquées et non traitées. Un certain degré d'apnée obstructive du sommeil avec des symptômes est présent chez 8 à 16% des adultes (2). L'apnée obstructive du sommeil est jusqu'à 4 fois plus fréquente chez les hommes (3) et 7 fois plus fréquente chez les sujets souffrant d'obésité (c'est-à-dire, indice de masse corporelle [IMC] ≥ 30), bien qu'un tiers des patients qui ont une apnée obstructive du sommeil ne présentent pas de surpoids ou d'obésité (1).
Les manifestations, le traitement et le pronostic varient selon le sexe et l'âge (3, 4, 5).
Références générales
1. Gottlieb DJ, Punjabi NM: Diagnosis and management of obstructive sleep apnea: A review. JAMA 323(14):1389-1400, 2020. doi:10.1001/jama.2020.3514
2. Peppard PE, Young T, Barnet JH, Palta M, Hagen EW, Hla KM: Increased prevalence of sleep-disordered breathing in adults. Am J Epidemiol 177(9):1006–1014, 2013. doi:10.1093/aje/kws342
3. Bonsignore MR, Saaresranta T, Riha RL: Sex differences in obstructive sleep apnoea. Eur Respir Rev 28(154):190030, 2019. doi: 10.1183/16000617.0030-2019
4. Braley TJ, Dunietz GL, Chervin RD, et al: Recognition and diagnosis of obstructive sleep apnea in older Americans. J Am Geriatr Soc 66(7):1296-1302, 2018. doi:10.1111/jgs.15372
5. Jordan AS, McSharry DG, Malhotra A: Adult obstructive sleep apnoea. Lancet 383(9918):736–747, 2014. doi:10.1016/S0140-6736(13)60734-5
Physiopathologie de l'apnée obstructive du sommeil
L'apnée obstructive du sommeil est due à l'effondrement répétitif des voies respiratoires supérieures pendant le sommeil. Le sommeil déstabilise les voies respiratoires supérieures, provoquant une obstruction partielle ou complète du nasopharynx et/ou de l'oropharynx. La perméabilité des voies respiratoires a tendance à osciller, entraînant des périodes récurrentes d'apnée et de récupération. Des facteurs dynamiques, dont la redistribution de l'œdème déclive au niveau du cou pendant la nuit pendant que le patient est allongé, peuvent contribuer au rétrécissement des voies respiratoires supérieures (1). D'autres facteurs considérés comme importants comprennent la réactivité musculaire des voies respiratoires supérieures, la stabilité du sommeil et le contrôle ventilatoire (2).
L'obstruction provoque de multiples épisodes d'apnée ou d'hypopnée, qui conduisent à une hypoxie et à une hypercapnie, qui perturbent le sommeil normal, avec des réveils partiels lors du sommeil REM (rapid eye movement) et non REM (nonrapid eye movement). Les efforts inspiratoires contre une voie aérienne supérieure fermée provoquent des variations de la pression intrathoracique qui affectent la performance cardiaque. Des troubles de l'endothélium et des neurotransmetteurs se produisent. Tous les facteurs interagissent pour produire une morbidité et une mortalité importantes.
Troubles corrélés
Les formes moins sévères peuvent ne pas provoquer de désaturation en oxygène, mais elles interrompent le sommeil.
Le syndrome de résistance des voies respiratoires supérieures, caractérisé par des ronflements crescendo qui se terminent par des reniflements et des réveils liés aux efforts respiratoires. Les réductions de la respiration ne répondent pas aux critères stricts des apnées et hypopnées obstructives. Les patients qui présentent un syndrome de haute résistance des voies respiratoires supérieures sont généralement plus jeunes et moins obèses que celles qui présentent une apnée obstructive du sommeil. Les patients sont plus souvent des femmes; ils signalent une fatigue et se plaignent d'insomnie. Le ronflement et la résistance des voies respiratoires supérieures provoquent une inspiration bruyante mais sans éveil durant > 2 secondes. Les symptômes, le bilan diagnostique et le traitement du ronflement et du syndrome de résistance des voies respiratoires supérieures sont les mêmes que celui de l'apnée obstructive du sommeil.
Le syndrome obésité-hypoventilation est un trouble apparenté chez l'obèse, habituellement une apnée obstructive du sommeil sévère, et une hypoventilation sans autre cause. Le traitement de l'apnée obstructive du sommeil dans le syndrome d'hypoventilation de l'obésité par une thérapie de pression positive des voies respiratoires peut améliorer l'hypoventilation (3).
Complications
L'apnée obstructive du sommeil a des conséquences neurocognitives, cardiovasculaires et métaboliques importantes.
L'apnée obstructive du sommeil est la principale cause médicale de somnolence diurne excessive. Un terme plus correct est somnolence excessive au cours de la période éveillée, car les sujets qui travaillent la nuit peuvent être excessivement somnolents pendant la nuit. La somnolence excessive augmente activement le risque d'accidents de voiture, de difficultés au travail et de dysfonction sexuelle. Il existe souvent un certain degré de déficit cognitif et également un risque accru de blessures (p. ex., lors de l'utilisation de machines ou lors d'autres activités au cours desquelles des épisodes de sommeil involontaires sont dangereux).
Les relations avec les partenaires de lit, les colocataires et/ou les personnes qui partagent la même maison peuvent également être négativement affectées parce que ces personnes peuvent avoir des difficultés à dormir en raison du sommeil bruyant et agité du patient.
L'hypertension est fortement associée à l'apnée obstructive du sommeil (4). Les patients normotendus qui ont une apnée obstructive du sommeil non traitée sont plus susceptibles de développer une hypertension dans les 5 ans suivant le diagnostic. L'hypoxie répétitive nocturne et la destructuration du sommeil sont associés à un risque accru de troubles médicaux tels que l'insuffisance cardiaque, les coronaropathies, la fibrillation auriculaire (y compris de récidive après ablation par cathéter) et d'autres troubles du rythme, la maladie hépatique stéatosique associée à un dysfonctionnement métabolique (MASLD [Metabolic dysfunction–Associated Liver Disease]) et l'accident vasculaire cérébral (5). Le risque d'accident vasculaire cérébral et de mortalité toutes causes confondues est augmenté, même en prenant en compte d'autres facteurs de risque (p. ex., hypertension, diabète) (6, 7). Cependant, la contribution de l'apnée obstructive du sommeil à ces troubles fréquents est souvent sous-estimée (8).
Des complications périopératoires peuvent survenir en cas d'apnée obstructive du sommeil, car l'anesthésie modérée ou générale comporte un risque d'obstruction des voies respiratoires. Les patients qui ont une apnée obstructive du sommeil diagnostiquée doivent informer leur anesthésiste du diagnostic avant de subir une intervention chirurgicale et doivent recevoir un traitement pas ventilation en pression positive continue quand ils reçoivent des médications pré-opératoires et pendant la convalescence.
Référence pour la physiopathologie
1. White LH, Bradley TD: Role of nocturnal rostral fluid shift in the pathogenesis of obstructive and central sleep apnoea. J Physiol 591(5):1179–1193, 2013. doi:10.1113/jphysiol.2012.245159
2. Edwards BA, Redline S, Sands SA, Owens RL: More Than the Sum of the Respiratory Events: Personalized Medicine Approaches for Obstructive Sleep Apnea. Am J Respir Crit Care Med 200(6):691–703, 2019. doi:10.1164/rccm.201901-0014TR
3. Masa JF, Pépin JL, Borel JC, Mokhlesi B, Murphy PB, Sánchez-Quiroga MÁ: Obesity hypoventilation syndrome. Eur Respir Rev 28(151):180097, 2019. doi:10.1183/16000617.0097-2018
4. Van Ryswyk E, Mukherjee S, Chai-Coetzer CL, et al: Sleep disorders, including sleep apnea and hypertension. Am J Hypertens 31(8):857-864, 2018. doi: 10.1093/ajh/hpy082
5. Zinchuk AV, Jeon S, Koo BB, et al: Polysomnographic phenotypes and their cardiovascular implications in obstructive sleep apnoea. Thorax 73(5):472–480, 2018. doi: 10.1136/thoraxjnl-2017-210431
6. Punjabi NM, Caffo BS, Goodwin JL, et al: Sleep-disordered breathing and mortality: a prospective cohort study. PLoS Med 6(8):e1000132, 2009. doi:10.1371/journal.pmed.1000132
7. Yaggi HK, Concato J, Kernan WN, et al: Obstructive sleep apnea as a risk factor for stroke and death. N Engl J Med 353(19):2034-2041, 2005. doi:10.1056/NEJMoa043104
8. Borsoi L, Armeni P, Donin G, et al: The invisible costs of obstructive sleep apnea (OSA): Systematic review and cost-of-illness analysis. PLoS One 17(5):e0268677, 2022. doi: 10.1371/journal.pone.0268677
Étiologie de l'apnée obstructive du sommeil
Les facteurs de risque anatomiques pour l'apnée obstructive du sommeil comprennent
Un oropharynx "encombré" par une mandibule courte ou rétractée
Une base de la langue ou des amygdales proéminentes
Une forme de tête arrondie et un cou court
Une circonférence du cou > 43 cm chez les hommes et > 41 cm chez les femmes
Épaisses parois latérales pharyngées et coussinets adipeux parapharyngés
Ces facteurs de risque peuvent ne pas prédire la gravité.
D'autres facteurs de risque identifiés sont la ménopause, le vieillissement, le surpoids et l'obésité et la consommation d'alcool ou de sédatifs (1). Les troubles médicaux qui peuvent causer ou contribuer à l'apnée obstructive du sommeil comprennent le reflux gastro-œsophagien nocturne, l'acromégalie, l'hypothyroïdie et un antécédent d'accident vasculaire cérébral. L'apnée obstructive du sommeil et le syndrome obésité-hypoventilation coexistent fréquemment.
Des antécédents familiaux d'apnée obstructive du sommeil sont présents dans 25 à 40% des cas chez l'adulte, reflétant les risques polygéniques affectant la commande ou l'anatomie ventilatoire; les risques génétiques peuvent varier selon l'origine ethnique (2). La probabilité d'apnée obstructive du sommeil chez un membre de la famille est proportionnel au nombre des autres membres de la famille affectés.
Références pour l'étiologie
1. Patel SR: Obstructive sleep apnea. Ann Intern Med 171(11):ITC81-ITC96, 2019. doi: 10.7326/AITC201912030
2. Yi M, Tan Y, Pi Y, et al: Variants of candidate genes associated with the risk of obstructive sleep apnea. Eur J Clin Invest 52(1):e13673, 2022. doi: 10.1111/eci.13673
Symptomatologie de l'apnée obstructive du sommeil
Bien que des ronflements perturbateurs bruyants soient rapportés par 85% des patients atteints d’apnée obstructive du sommeil, la plupart des sujets qui ronflent n’ont pas d’apnée obstructive du sommeil. D'autres symptômes d'apnée obstructive du sommeil (1, 2, 3) peuvent comprendre
Étouffement, suffocation, ou ronflement pendant le sommeil
Sommeil non réparateur et agité
Difficulté à rester endormi
Certains patients peuvent ne pas être au courant des symptômes nocturnes jusqu'à ce qu'ils soient informés par leur partenaire, les colocataires ou les autres habitants de la maison. L'obtention de l'anamnèse auprès d'un partenaire de lit peut être utile dans l'évaluation. Le matin, certains patients ont un mal de gorge, une bouche sèche ou des céphalées.
Au cours des activités quotidiennes, les patients peuvent éprouver une somnolence, une fatigue et une altération de la concentration intense. La fréquence des plaintes liées aux troubles du sommeil et l'importance de la somnolence diurne ne sont pas bien corrélées avec le nombre d'événements ou de réveils nocturnes. Cependant, ceux qui ont une somnolence sont plus à risque de complications cardiovasculaires. Tous les patients ne sont pas somnolents.
L'examen clinique peut montrer des signes d'obstruction nasale, d'hypertrophie amygdalienne et d'anomalies de la structure pharyngée. Les facteurs de risque anatomiques d'apnée obstructive du sommeil doivent être notés et sont généralement évalués en utilisant le score de Mallampati modifié (4) (voir aussi figure Score de Mallampati modifié).
Références pour la symptomatologie
1. Epstein LJ, Kristo D, Strollo PJ Jr, et al: Clinical guideline for the evaluation, management and long-term care of obstructive sleep apnea in adults. J Clin Sleep Med 5(3):263–276, 2009.
2. Lee JJ, Sundar KM: Evaluation and management of adults with obstructive sleep apnea syndrome. Lung 199(2):87-101, 2021. doi: 10.1007/s00408-021-00426-w
3. Strohl KP, Redline S: Recognition of obstructive sleep apnea. Am J Respir Crit Care Med 154(2 Pt 1):279–289, 1996. doi: 10.1164/ajrccm.154.2.8756795. PMID: 8756795.
4. Friedman M, Tanyeri H, La Rosa M, et al: Clinical predictors of obstructive sleep apnea. Laryngoscope 109(12):1901–1907, 1999. doi:10.1097/00005537-199912000-00002
Diagnostic de l'apnée obstructive du sommeil
Suspectée par l'anamnèse et l'examen clinique
Confirmation par des études du sommeil
Le diagnostic d'apnée obstructive du sommeil est évoqué en présence des facteurs de risque et/ou de symptômes identifiables.
Outre le patient, les partenaires de lit, et/ou les colocataires sont des sources d'information sur l'évaluation des risques.
Les patients à risque qui pourraient avoir besoin d'une évaluation plus détaillée comprennent ceux qui
Sont âgé de 65 ans ou plus
Signalent une fatigue diurne, une somnolence ou une insomnie
Ont un excès de poids ou une obésité
Ont une HTA mal contrôlée (qui peut être causée ou aggravée par une apnée obstructive du sommeil [1]), une fibrillation auriculaireou d'autres troubles du rythme, une insuffisance cardiaque (qui peut entraîner ou coexister avec une apnée obstructive du sommeil [2]), un accident vasculaire cérébral ou un diabète
Des questionnaires, tels que STOP-BANG (voir tableau Score STOP-BANG de risque de l'apnée obstructive du sommeil) (3), Questionnaire de Berlin (BQ) (4), et l'échelle de somnolence d'Epworth (ESS) (5), peuvent être utilisés par les non-spécialistes pour évaluer le risque. Cependant, par rapport aux résultats plus précis des études sur le sommeil, ces questionnaires ont une faible spécificité et donc des taux de faux positifs élevés et ne doivent pas être utilisés pour poser un diagnostic ou pour orienter le traitement. Le STOP-BANG multimodal et le Questionnaire de Berlin (BQ) sont plus spécifiques que l'Epworth Sleepiness Scale (ESS) pour le risque d'apnée obstructive du sommeil et ont une bonne valeur prédictive négative (6).
Les patients dont les symptômes, les questionnaires de dépistage et/ou les facteurs de risque suggèrent une probabilité plus élevée d'apnée obstructive du sommeil doivent généralement bénéficier d'une surveillance du sommeil pour déterminer l'indice d'apnée-hypopnée ou un substitut tel que l'indice de perturbation respiratoire (IDR), ce qui est nécessaire pour confirmer le syndrome et le grade de gravité. Les patients qui ne rapportent que des ronflements, sans autres symptômes ou risques cardiovasculaires, n'ont pas besoin d'une évaluation approfondie de l'apnée obstructive du sommeil.
L'indice d'apnée-hypopnée représente le nombre total d'épisodes d'apnée et d'hypopnée survenant pendant le sommeil divisé par les heures de sommeil; il est exprimé par le nombre d'épisodes par heure. Plusle nombre d'événements est élevé, plus sévère est l'apnée obstructive du sommeil et plus grande est la probabilité d'effets indésirables. Les valeurs de l'indice d'apnée-hypopnée peuvent être calculées pour différents stades du sommeil et positions corporelles (sur le coté ou sur le dos).
Les critères diagnostiques de l'apnée obstructive du sommeil comprennent des symptômes diurnes, des symptômes nocturnes et des résultats de la surveillance du sommeil qui montrent une indice d'apnée-hypopnée ≥ 5/h en cas de symptômes ou ≥ 15/h en l'absence de symptômes (7). Les symptômes doivent comprendre ≥ 1 de ce qui suit:
Sommeil non réparateur
Somnolence diurne*, fatigue
Épisodes de sommeil non intentionnels
Difficulté à rester endormi
Réveils avec impossibilité à reprendre son souffle, halètement ou étouffement
Rapports par un partenaire de ronflements bruyants et/ou d'interruptions de la respiration
* La somnolence active (c'est-à-dire, intrusive dans les activités quotidiennes ou produisant des accidents ou des erreurs) est particulièrement importante.
Le diagnostic différentiel comprend de nombreux autres facteurs dont les facteurs qui réduisent la quantité ou la qualité du sommeil ou provoquent une sédation ou une somnolence diurne. Dont
Autres troubles du sommeil: mauvaise hygiène du sommeil, temps de sommeil insuffisant, narcolepsie et autres troubles d'hypersomnolence, syndrome des jambes sans repos, trouble des mouvements périodiques des membres
Médicaments et autres substances: alcool, sédatifs et autres médicaments (p. ex., opiacés)
Troubles médicaux: troubles cardiovasculaires, respiratoires et métaboliques (p. ex., hypothyroïdie)
Troubles de l'humeur tels que la dépression (qui accompagne souvent et contribue à des troubles du sommeil)
L'anamnèse et l'examen clinique (y compris l'anamnèse du sommeil) doivent rechercher des preuves de ces pathologies, y compris l'identification des caractéristiques cliniques de l'hypothyroïdie et de l'acromégalie.
La mesure de la TSH peut être utile chez les patients qui souffrent de somnolence chez lesquels une hypothyroïdie est cliniquement suspectée, mais ne doit pas être effectuée systématiquement car elle n'a pas été démontrée utile dans le diagnostic de l'apnée obstructive du sommeil.
Aucun autre test complémentaire (p. ex., imagerie des voies respiratoires supérieures, photographies du visage) n'a une spécificité suffisante pour être recommandé systématiquement.
Études du sommeil
Les études du sommeil comprennent ce qui suit
Polysomnographie traditionnelle effectuée dans un laboratoire du sommeil
Des outils diagnostiques portables qui peuvent être utilisés par les patients à domicile dans leur propre lit
La polysomnographie enregistre et aide à classer les stades du sommeil, et la survenue et la durée des périodes d'apnée et hypopnée. Elle est idéale pour confirmer le diagnostic d'apnée obstructive du sommeil et quantifier la gravité de l'apnée obstructive du sommeil (8). Cependant, elle nécessite une nuit en laboratoire du sommeil et est donc compliquée et coûteuse. La polysomnographie comprend généralement
Mesure continue de l'architecture du sommeil par EEG (électroencéphalographie)
Électromyographie du menton pour détecter une hypotonie
Électro-oculographie pour évaluer la fréquence des mouvements oculaires rapides
Capteurs de débit d'air au niveau du nez et de la bouche pour détecter les apnées et les hypopnées
Capteurs thoraciques et/ou abdominaux pour détecter l'effort respiratoire
Saturation en oxygène par oxymétrie pulsée
Surveillance ECG pour détecter les troubles du rythme associés à des épisodes apnéiques
Le patient est également observé en vidéo.
D'autres variables évaluées comprennent l'activité musculaire des membres (afin d'évaluer les causes non respiratoires des réveils pendant le sommeil, tels que le syndrome des jambes sans repos et le syndrome des mouvements périodiques des membres), ainsi que la position corporelle (l'apnée peut ne survenir qu'en décubitus dorsal sur le dos).
Comme alternative, les patients peuvent subir une étude du sommeil de nuit divisée en deux parties dans laquelle, après un diagnostic d'apnée obstructive du sommeil par polysomnographie, la ventilation en pression positive continue est administrée et le niveau de pression est ajusté pour permettre la détermination du traitement approprié pendant la même période de surveillance pendant la nuit. Une titration de la ventilation en pression positive continue pendant toute la nuit peut également être effectuée, si nécessaire, pour évaluer l'efficacité du traitement par ventilation en pression positive continue après le diagnostic.
Les tests du sommeil à domicile utilisant des outils de diagnostic portables utilisent un sous-ensemble limité de mesures polysomnographiques, généralement seulement la fréquence cardiaque, l'oxymétrie pulsée, l'effort respiratoire, la position et le flux aérien nasal pour détecter l'apnée et estimer sa gravité. Le rôle des examens du sommeil à domicile est en expansion (9) en raison de leur commodité, de leur coût moindre et de leur capacité à fournir une estimation raisonnablement précise des troubles respiratoires du sommeil.
Cependant, les outils portables ont certaines limites. Ils ne détectent pas réellement le sommeil et dépendent plutôt des patients qui doivent déclarer dormir, ce qui peut être inexact; si les patients ne dorment pas pendant une partie de l'étude et qu'ils ne l'ont pas signalé, les troubles respiratoires du sommeil seront sous-estimés. Ainsi, un test de sommeil à domicile négatif chez un patient présentant des symptômes doit être suivi d'une polysomnographie. En outre, les troubles du sommeil coexistants (p. ex., syndrome des jambes sans repos, convulsions, trouble du comportement au cours du sommeil REM, éveils confusionnels) ne sont pas détectés. Le suivi polysomnographique peut encore être nécessaire pour caractériser ces troubles ainsi que pour fournir avec précision les valeurs de l'indice d'apnée-hypopnée et de l'indice de troubles respiratoires aux différents stades du sommeil lors des changements de position, surtout quand une chirurgie ou une thérapie autre que la pression positive des voies respiratoires est envisagée.
Des outils portables sont souvent associés aux questionnaires (p. ex., questionnaire de Berlin, STOP-BANG). Si les résultats du questionnaire indiquent une probabilité pré-test plus élevée de la maladie, la sensibilité et la spécificité des outils portables sont plus élevées.
Classification de la sévérité
L'indice d'apnée-hypopnée qui est le nombre total d'épisodes d'apnée et d'hypopnée survenant pendant le sommeil divisé par les heures de sommeil. Il s'agit d'une mesure fréquemment utilisée des troubles respiratoires pendant le sommeil utilisée pour classer la gravité de l'apnée obstructive du sommeil. L'apnée obstructive du sommeil est classée comme:
Légère: indice d'apnée-hypopnée ≥ 5 et < 15/h
Modérée: indice d'apnée-hypopnée ≥ 15 et ≤ 30/h
Sévère: indice d'apnée-hypopnée > 30/h
L'indice de troubles respiratoires est une mesure associée qui prend en compte le nombre d'éveils liés aux efforts respiratoires (appelés éveils liés à l'effort respiratoire), plus le nombre d'épisodes d'apnée et d'hypopnée par heure de sommeil.
L'indice d'éveil, qui correspond au nombre d'éveils par heure de sommeil, peut être calculé sous surveillance EEG. L’indice d’éveil est corrélé de manière non directe avec l’indice d'apnée-hypopnée et avec l’indice de troubles respiratoires; près de 20% des épisodes d’apnée et de désaturation ne sont pas accompagnés par des réveils, ou dans ce cas d’autres causes de réveil sont présentes.
Cependant, l'indice d'apnée-hypopnée, l'indice d'éveil et l'indice de troubles respiratoires ne sont que modérément associés aux symptômes du patient. Certains patients qui ont un indice d'apnée-hypopnée élevé ou extrêmement élevé (p. ex., > 60/heure) ont peu ou pas de symptômes. Des mesures supplémentaires et des combinaisons de mesures peuvent s'avérer utiles pour le diagnostic (10). Il s'agit d'un composite de données cliniques et polysomnographiques (et pas seulement de l'indice d'apnée-hypopnée) qui est lié aux résultats et au risque cardiovasculaire et à la mortalité. Par exemple, la somnolence indépendamment de l'indice d'apnée-hypopnée est liée à un excès de maladie cardiovasculaire.
Références pour le diagnostic
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2. Gupta A, Quan SF, Oldenburg O, et al: Sleep-disordered breathing in hospitalized patients with congestive heart failure: a concise review and proposed algorithm. Heart Fail Rev 23(5):701-709, 2018. doi:10.1007/s10741-018-9715-y
3. Chung F, Abdullah HR, Liao P: STOP-Bang Questionnaire: A Practical Approach to Screen for Obstructive Sleep Apnea. Chest 149(3):631–638, 2016. doi:10.1378/chest.15-0903
4. Netzer NC, Stoohs RA, Netzer CM, Clark K, Strohl KP: Using the Berlin Questionnaire to identify patients at risk for the sleep apnea syndrome. Ann Intern Med 131(7):485–491, 1999. doi:10.7326/0003-4819-131-7-199910050-00002
5. Johns MW. A new method for measuring daytime sleepiness: the Epworth sleepiness scale. Sleep 14(6):540–545, 1991. doi:10.1093/sleep/14.6.540
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7. The American Association of Sleep Medicine: The AASM International Classification of Sleep Disorders – Third Edition, Text Revision (ICSD-3-TR). AASM Darien, IL. 2023.
8. Kapur VK, Auckley DH, Chowdhuri S, et al: Clinical Practice Guideline for Diagnostic Testing for Adult Obstructive Sleep Apnea: An American Academy of Sleep Medicine Clinical Practice Guideline. J Clin Sleep Med 13(3):479–504, 2017. doi:10.5664/jcsm.6506
9. Malhotra A, Ayappa I, Ayas N, et al: Metrics of sleep apnea severity: beyond the apnea-hypopnea index. Sleep 44(7):zsab030, 2021. doi: 10.1093/sleep/zsab030
10. Collop NA, Anderson WM, Boehlecke B, et al: Clinical guidelines for the use of unattended portable monitors in the diagnosis of obstructive sleep apnea in adult patients. J Clin Sleep Med 3(7):737-47, 2007.
Traitement de l'apnée obstructive du sommeil
Contrôle des facteurs de risque tels que l'obésité, la consommation d'alcool et l'utilisation de sédatifs
Appareils de ventilation en pression positive continue ou appareils oraux
Parfois, chirurgie ou stimulation nerveuse
Un traitement spécifique chez les patients asymptomatiques et un indice d'apnée-hypopnée entre 5 et 15 par heure peut ne pas être nécessaire. Bien qu'un indice d'apnée-hypopnée ≥ 5 par heure puisse permettre de poser le diagnostic d'apnée obstructive du sommeil, le traitement n'est administré qu'aux patients qui présentent des symptômes (somnolence avec fatigue, sommeil non réparateur et ronflement/halètement/étouffement). Une valeur d'indice d'apnée-hypopnée ≥ 15 indique au moins un niveau modéré d'apnée du sommeil et est considérée comme un seuil à partir duquel traiter même en l'absence de symptômes. Les patients qui ne rapportent que des ronflements, sans autres symptômes ou risques cardiovasculaires, peuvent améliorer leur situation en améliorant leur forme physique, en perdant du poids, en améliorant l'hygiène de leur sommeil et en traitant les allergies nasales.
En attendant de traiter, les patients somnolents doivent être avertis des risques en cas de conduite d'un véhicule, d'activités impliquant l'utilisation de machines, ou d'autres activités cours desquelles des crises de sommeil involontaires constitueraient un danger.
Les objectifs du traitement (1) sont de
Réduire les symptômes
Réduire les épisodes d'hypoxie et de fragmentation du sommeil
Rétablir la continuité et l'architecture du sommeil
Éviter l'asphyxie épisodique
De nombreuses approches thérapeutiques sont disponibles. Le patient et le médecin doivent s'engager dans une prise de décision partagée pour faire correspondre la gravité de la maladie, les symptômes et d'autres comorbidités avec les interventions réalisables et les résultats les plus importants pour le patient. Par exemple, les patients qui ont un indice d'apnée-hypopnée bas, peu de symptômes et peu de comorbidités peuvent choisir de ne faire aucun traitement spécifique. Les patients qui ont un même indice d'apnée-hypopnée mais qui ont des symptômes peuvent choisir la ventilation en pression positive continue.
Le traitement vise à contrôler les facteurs de risque et l'apnée obstructive du sommeil. Le traitement direct de première intention comprend l'utilisation d'un appareil de ventilation en pression positive continue ou d'un appareil buccal. En cas d'empiètement anatomique ou de maladie qui ne répond pas à ces dispositifs, la chirurgie ou la stimulation nerveuse est envisagée. Le succès est défini comme une résolution des symptômes avec réduction de l'indice d'apnée-hypopnée, habituellement à < 10/h et idéalement à < 5/h.
Le traitement de l'apnée obstructive du sommeil est associé à de modestes améliorations de 2 à 3 mmHg de la pression artérielle, mais les données sont mitigées concernant l'efficacité du traitement de l'apnée obstructive du sommeil dans la prévention des événements cardiovasculaires primaires ou secondaires, la fibrillation auriculaire (2, 3, 4, 5,6), et d'autres éléments difficiles tels qu'un meilleur contrôle glycémique. Les lignes directrices de l'AHA recommandent le dépistage de l'apnée obstructive du sommeil en cas de fibrillation auriculaire, mais reconnaissent que les données suggérant que le traitement de l'apnée du sommeil facilite le maintien du rythme sinusal sont limitées (7).
Contrôle des facteurs de risque
Le traitement initial vise à contrôler les facteurs de risque tels que l'obésité, l'hypertension, la consommation d'alcool et l'utilisation de sédatifs. L'exercice physique diminue l'indice d'apnée-hypopnée et augmente la vigilance indépendamment de tout effet sur l'indice de masse corporelle (IMC).
La somnolence diurne peut être réduite par de bonnes mesures d'hygiène du sommeil, dont un sommeil plus long et l'arrêt des médicaments sédatifs, en particulier des antihistaminiques ou des antidépresseurs. Éviter le sommeil en position sur le dos peut être utile et faisable chez certains patients qui ont une apnée obstructive du sommeil principalement en décubitus dorsal.
Une perte de poids modeste (≥ 15%) peut entraîner une amélioration cliniquement significative (8, 9) mais ne doit pas être considérée comme curative de l'apnée obstructive du sommeil. Cependant, la perte de poids est extrêmement difficile à obtenir chez la plupart des patients, en particulier chez ceux qui sont fatigués ou qui souffrent de somnolence diurne. La perte de poids consécutive à la chirurgie bariatrique, quelle que soit la façon dont elle est pratiquée, peut réduire l'indice d'apnée-hypopnée et réduire les symptômes (10, 11). De plus en plus, des médicaments tels que les antagonistes des récepteurs du GLP-1 sont utilisés pour la perte de poids et ont diminué la gravité de l'apnée obstructive du sommeil (12).
Ventilation en pression positive continue
La ventilation en pression positive continue est le traitement de choix chez la plupart des patients présentant une apnée obstructive du sommeil et une somnolence diurne subjective, dont les patients chez elle est cause de troubles cognitifs (13, 14). Le traitement de l'apnée obstructive du sommeil par ventilation en pression positive continue a été démontré de façon constante réduire la somnolence et le ronflement et améliorer le sommeil du partenaire (15). Des biais raciaux et socio-économiques ont été rapportés en ce qui concerne la disponibilité du traitement (16).
Il existe de nombreuses interfaces différentes de ventilation en pression positive continue (masques) disponibles, y compris celles qui s'insèrent par le nez (oreillers nasaux) et celles qui couvrent le nez (masque nasal), le nez et la bouche (masque facial), ou le visage entier. Tous ont des coussinets pour assurer une étanchéité à l'air, ce qui est essentiel pour maintenir un gradient de pression. Les coussins peuvent être gonflables ou en silicone, mousse ou gel. Le bon ajustement et le confort varient considérablement selon les patients, mais doivent être optimisés pour améliorer l'efficacité et l'observance.
La ventilation en pression positive continue améliore la perméabilité des voies respiratoires supérieures par application d'une pression positive aux voies respiratoires supérieures collabables. Les pressions efficaces varient généralement de 3 à 15 cm H2O. Les besoins pressionnels ne sont pas corrélés à la gravité de la maladie. De nombreux dispositifs de ventilation spontanée à pression expiratoire positive surveillent l'efficacité de la ventilation spontanée et titrent les pressions automatiquement (appelée pression des voies respiratoires ajustable ou automatique), selon des algorithmes internes. Si nécessaire, une surveillance polysomnographique peut être effectéue pour guider le titrage manuel de la pression.
Le niveau de ventilation en pression positive continue nécessaire à la perméabilité des voies respiratoires est déterminé soit par titration de la ventilation en pression positive continue en laboratoire du sommeil, soit de plus en plus par l'utilisation la ventilation en pression positive continu automatique. Avec la pression des voies respiratoires ajustable ou automatique, une gamme de pressions est prescrite (p. ex., 5 à 15 cm H2O), et l'appareil utilise des algorithmes internes pour ajuster la pression pendant la nuit selon les besoins. La ventilation en pression positive continue améliore la perméabilité des voies respiratoires supérieures par application d'une pression positive aux voies respiratoires supérieures collabables. Les besoins pressionnels ne sont pas corrélés à la gravité de la maladie. Les pressions efficaces varient généralement de 3 à 15 cm H2O. Si nécessaire, une surveillance polysomnographique peut être effectéue pour guider le titrage manuel de la pression.
Bien que la réduction de l'indice d'apnée-hypopnée soit l'un des objectifs du traitement, la ventilation en pression positive continue diminue la fatigue et améliore la qualité de vie indépendamment de l'amélioration de l'indice d'indice d'apnée-hypopnée. La ventilation en pression positive continue peut également réduire la pression artérielle, bien que l'impact soit habituellement modeste. Si la ventilation en pression positive continue est arrêtée, les symptômes récidivent en quelques jours, bien que de brèves interruptions du traitement dues à des affections médicales aiguës soient habituellement bien tolérées. La durée du traitement est indéterminée.
Si aucune amélioration clinique ne se produit, la compliance à la ventilation en pression positive continue doit être revue et les patients doivent être réévalués à la recherche de comorbidités. Si les patients ont une déviation septale ou des polypes nasaux, la chirurgie nasale peut rendre le traitement par ventilation en pression positive continue plus efficace mais elle ne guérit que rarement l'apnée obstructive du sommeil.
Les effets indésirables de la ventilation en pression positive continue comprennent la gêne due à un masque mal ajusté et une sécheresse et une irritation nasale, qui peuvent être soulagées dans certains cas par l'utilisation d'air chaud et humidifié. Cependant, les nouveaux modèles de masques ont amélioré le confort et la facilité d'utilisation.
L'observance est difficile pour de nombreuses personnes et est moindre chez les patients qui ne présentent pas de somnolence. Globalement, environ 50% des patients adhèrent à l'utilisation de la ventilation en pression positive continue à long terme. L'observance peut être améliorée par des efforts visant à favoriser une attitude positive envers l'utilisation du dispositif, associée à une attention précoce à tous les problèmes, en particulier à l'ajustement du masque, et à un suivi étroit par un soignant engagé, avec un renforcement par le médecin généraliste. Il est également nécessaire de reconnaître et de traiter la diminution de l'observance à long terme de la ventilation en pression positive continue chez les patients qui n'ont pas d'obésité et ont un seuil d'éveil respiratoire bas (c'est-à-dire, se réveillent facilement) et donc une propension à une augmentation des éveils et à une respiration irrégulière. Dans le cas de nombreuses machines, l'observance, les niveaux de pression, les fuites et les événements respiratoires résiduels sont suivis quotidiennement par les dispositifs de pression positive des voies respiratoires et mis à la disposition des patients et des médecins.
Même lorsque l'observance est adéquate, les résultats peuvent ne pas être satisfaisants si les facteurs du patient changent (p. ex., prise de poids, obstruction nasale).
La ventilation en pression positive continue peut être augmentée par une assistance inspiratoire (ventilation en pression positive biphasique) pour augmenter le volume courant chez les patients qui présentent une comorbidité due à un syndrome d'obésité-hypoventilation et parfois pour améliorer le confort.
Appareillages oraux
Les appareils buccaux sont conçus pour avancer la mandibule ou, ay moins, prévenir la rétrusion et le prolapsus de la langue pendant le sommeil (17,18, 19). Certaines prothèses sont destinées à tirer la langue en avant. Ces appareils sont considérés comme des traitements standards du ronflement et de l'apnée obstructive du sommeil légère à modérée. Les comparaisons des appareils buccaux avec la ventilation en pression positive continue montrent une efficacité équivalente en cas d'apnée obstructive du sommeil légère à modérée, mais les études coût-efficacité sont axées sur les coûts initiaux fixes de fabrication, plutôt que sur les coûts de remplacement et de suivi.
Chirurgie
Des interventions chirurgicales pour corriger les facteurs anatomiques telles que l'hypertrophie des amygdales et des polypes nasaux qui contribuent à l'obstruction des voies respiratoires supérieures doivent être envisagés (19, 20). La chirurgie est un traitement de première intention si un empiétement anatomique spécifique est démontré. Cependant, en l'absence d'empiètement, les preuves en faveur d'une chirurgie première manquent. La chirurgie pour corriger une macroglossie ou une micrognathie est également une option.
L'uvulopalatopharyngoplastie comporte la résection du tissu pharyngé. L'uvulopalatopharyngoplastie a été largement remplacée par des approches moins agressives qui pourraient stabiliser les parois latérales du pharynx et/ou élargir la zone du vélopharynx sans risque d'altérer la parole ou la déglutition. La ventilation en pression positive continue et l'uvulopalatopharyngoplastie n'ont pas été directement comparées dans des études rigoureuses, mais l'uvulopalatopharyngoplastie peut être efficace chez des sujets bien sélectionnés. L'uvulopalatopharyngoplastie peut ne pas être efficace chez les patients qui souffrent d'obésité morbide ou qui ont un rétrécissement anatomique des voies respiratoires (21). La procédure peut réduire le ronflement intrusif, bien que les épisodes apnéïques puissent rester aussi sévères (bien que silencieux) qu'avant l'intervention chirurgicale.
Les autres procédures chirurgicales comprennent la glossectomie médiane, l'avancement hyoïde et l'avancement maxillomandibulaire (22). L'avancement maxillomandibulaire est parfois proposé comme une technique de 2e ligne si les approches sur les tissus mous ne s’avère pas curative. L'approche optimale en plusieurs étapes n'est pas connue.
La trachéotomie est la manœuvre thérapeutique la plus efficace pour l'apnée obstructive du sommeil, mais c'est un procédé de dernier recours. Elle contourne le site de l'obstruction et est indiqué chez les patients les plus gravement touchés (p. ex., en cas de cœur pulmonaire) qui ne tolèrent pas la ventilation en pression positive continue.
Stimulation des voies respiratoires supérieures
La stimulation des voies respiratoires supérieures en utilisant un dispositif implanté pour stimuler une branche du nerf hypoglosse (23, 24) peut activer les muscles qui font saillir la langue et d'autres muscles qui facilitent l'ouverture des voies respiratoires. Ce traitement est efficace chez certains patients atteints qui ont une maladie modérée à sévère. Il est principalement utilisé chez les sujets qui ne tolèrent pas le traitement par ventilation en pression positive continue et chez lesquels les appareils oraux sont inefficaces. La procédure peut également être essayée dans les cas où un avancement mandibulo-maxillaire est envisagée. Des améliorations de l'indice d'apnée-hypopnée à < 10/h se produisent chez environ 65% de ces patients sélectionnés (25).
Traitements adjuvants
Divers traitements adjuvants sont parfois utilisés, mais n'apportent aucun bénéfice prouvé dans l'apnée obstructive du sommeil.
La supplémentation en oxygène améliore l'oxygénation du sang et peut réduire l'indice d'apnée-hypopnée et l'index d'éveil chez les patients qui n'ont pas répondu à la chirurgie des voies respiratoires supérieures (26). Cependant, un effet clinique bénéfique est principalement observé en cas de gain élevé (tendance aux apnées ou aux hypopnées répétées après un épisode initial) et les effets sont difficiles à prédire. De plus, l'oxygène peut provoquer une acidose respiratoire et une céphalée matinale. Pour ces raisons, la supplémentation en oxygène n'est pas recommandée pour le traitement de l'apnée obstructive du sommeil.
Des médicaments d'éveil (p. ex., modafinil, solriamfétol) peuvent être utilisés contre la somnolence excessive de l'apnée obstructive du sommeil ou chez les 20% des patients traités qui ont une somnolence résiduelle malgré un traitement par ventilation en pression positive continue appropriée (27, 28, 29, 30).
Un certain nombre d'autres médicaments ont été essayés, dont les antidépresseurs tricycliques, la théophylline, le dronabinol, l'atomoxétine associée à l'oxybutynine (31), mais ils ne peuvent être recommandés en raison de facteurs tels qu'une expérience limitée, un index thérapeutique bas, un manque de réplication des résultats et un manque d'essais adéquats. De meilleures méthodes pour reconnaître les sous-types d'apnée du sommeil peuvent permettre une meilleure sélection des patients en vue d'une pharmacothérapie.
Des exercices pour les muscles des voies respiratoires supérieures (thérapie myofonctionnelle) ont été proposés selon la théorie selon laquelle l'amélioration de la force et du tonus musculaires pourrait améliorer la perméabilité des voies respiratoires au cours du sommeil (32). Un certain nombre d'exercices semblent réduire l'indice d'apnée-hypopnée et les symptômes, rendant cette approche intéressante, en particulier parce qu'elle est non invasive et sans effets indésirables. Cependant, cette approche n'est pas en recommandation générale, en raison de la grande variété de techniques proposées, de l'incertitude quant à leurs mécanismes d'action et les grandes difficultés d'observance. Au moins un dispositif basé sur la stimulation électrique diurne des muscles dilatateurs des voies respiratoires supérieures est disponible pour le traitement du ronflement et de l'apnée obstructive du sommeil (33).
Les dispositifs de dilatation nasale et les sprays pour la gorge en vente libre pour le ronflement n'ont pas été suffisamment étudiés pour prouver leur valeur dans l'apnée obstructive du sommeil.
L'uvuloplatie par laser, les attelles uvulaires et l'ablation par radiofréquence des tissus ont été utilisées pour traiter le ronflement chez des patients qui ne présentent pas d'apnée obstructive du sommeil. Bien qu'elles puissent transitoirement diminuer l'intensité du ronflement, l'efficacité dans le traitement de l'apnée obstructive du sommeil n'est ni prévisible ni durable.
Formation et assistance au patient
Un patient informé et sa famille sont mieux à même de faire face à une stratégie de traitement de l'apnée obstructive du sommeil, dont la trachéotomie. Les groupes de soutien au patient sont efficaces pour fournir des informations et pour assurer un traitement opportun et un suivi. Le rôle des groupes de soutien des patients et des outils de soutien numériques pour la prise en charge est à l'étude (34).
Références pour le traitement
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Pronostic de l'apnée obstructive du sommeil
Le pronostic de l'apnée obstructive du sommeil est excellent à condition que le traitement soit institué, accepté et efficace. L'apnée obstructive du sommeil non traitée ou non reconnue s'accompagne d'une diminution de la qualité de vie et d'un risque accru d'HTA et de blessures dues à l'endormissement lors d'activités potentiellement dangereuses.
Points clés
L'obésité, les anomalies anatomiques des voies respiratoires supérieures, les antécédents familiaux, certains troubles (p. ex., hypothyroïdie, accident vasculaire cérébral), et l'utilisation d'alcool ou de sédatifs augmentent le risque d'apnée obstructive du sommeil.
Typiquement les patients ronflent, ont un sommeil agité et non réparateur, et au cours de la journée ils sont souvent somnolents et fatigués; cependant, certains ont peu ou pas de symptômes.
La plupart des sujets qui ronflent n'ont pas d'apnée obstructive du sommeil.
Les troubles qui surviennent plus souvent chez les patients présentant une apnée obstructive du sommeil sont l'HTA, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète, le reflux gastro-œsophagien, la maladie hépatique stéatosique associée à un dysfonctionnement métabolique (MASLD [Metabolic dysfunction–Associated Liver Disease]), l'angor nocturne, l'insuffisance cardiaque et la fibrillation auriculaire ou d'autres troubles du rythme.
Confirmer le diagnostic par des tests de sommeil.
Contrôler les facteurs de risque modifiables et traiter la plupart des patients par ventilation spontanée avec pression expiratoire positive et/ou des dispositifs oraux destinés à ouvrir les voies respiratoires.
Envisager la chirurgie en cas d'anomalies provoquant la compression des voies respiratoires ou si le trouble ne peut être traité.
Plus d'information
Les sources d'information suivantes en anglais peuvent être utiles. S'il vous plaît, notez que LE MANUEL n'est pas responsable du contenu de ces ressources.
American Thoracic Society: What is Obstructive Sleep Apnea in Adults?: Brief OSA summary for patients that includes action steps
American Academy of Sleep Medicine: Detailed patient information explaining the importance of healthy sleep and treatment options for sleep disorders