Revue générale des troubles plasmocytaires

(Dysprotéinémies; gammapathies monoclonales; paraprotéinémies; maladies plasmocytaires)

ParJames R. Berenson, MD, Institute for Myeloma and Bone Cancer Research
Vérifié/Révisé août 2024
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Les troubles plasmocytaires sont un groupe divers de troubles d'étiologie inconnue, caractérisé par

  • La prolifération disproportionnée d'un clone unique de lymphocytes B

  • La présence d'une immunoglobuline (monoclonale), structurellement et électrophorétiquement homogène et/ou d'une sous-unité polypeptidique, dans le sérum et/ou l'urine

Physiopathologie des troubles plasmocytaires

(Pour les caractéristiques structurelles et la classification des immunoglobulines, voir Anticorps.)

Une fois leur maturation dans la moelle osseuse achevée, les lymphocytes B naïfs migrent dans les tissus lymphoïdes périphériques, tels que les ganglions, la rate, l'intestin (p. ex., les plaques de Peyer). Ils commencent alors à se différencier en cellules matures capables de répondre à un nombre limité d'antigène. Après leur rencontre avec l'antigène, certains lymphocytes B vont obéir à un cycle d'expansion clonale et se transformer en plasmocytes. Chaque lignée plasmocytaire clonale est destinée à synthétiser une immunoglobuline spécifique qui consiste en ce qui suit:

  • 2 chaînes lourdes identiques (gamma [γ], mu [μ], alpha [α], delta [δ] ou epsilon [ε])

  • 2 chaînes légères identiques (kappa [κ] ou lambda [λ])

Un léger excès de chaînes légères est habituellement produit et l'excrétion urinaire de petites quantités de chaînes légères libres polyclonales ( 40 mg/24 heures) est normale.

Dans les troubles plasmocytaires, la prolifération disproportionnée d'un clone dans la moelle osseuse entraîne une augmentation correspondante du taux sérique de son produit, la protéine immunoglobuline monoclonale (protéine M). Les protéines M peuvent être constituées à la fois de chaînes lourdes et légères ou d'un seul type de chaîne (généralement des chaînes légères).

Les complications de la prolifération des plasmocytes et de la production de protéine M sont les suivantes:

  • Lésion des organes (en particulier les reins dues à l'hypercalcémie ou aux chaînes légères toxiques sécrétées par le plasmocyte malin): certaines protéines M montrent une activité anticorps contre les auto-antigènes.

  • Altération de l'immunité: il y a une baisse de la production d'autres immunoglobulines et une altération des réponses des lymphocytes T.

  • Tendance hémorragique: la protéine M peut provoquer une hémorragie par enrobage des plaquettes, inactivation des facteurs de la coagulation, augmentation de la viscosité du sang et d'autres mécanismes.

  • Amylose: la protéine M peut former des dépôts fibrillaires dans les organes, le plus souvent le cœur et les reins.

  • Ostéoporose, hypercalcémie, anémie, ou pancytopénie: des cellules clonales peuvent infiltrer la matrice et/ou la moelle osseuse.

Les maladies plasmocytaires sont hétérogènes, allant de la découverte fortuite de l'Ig monoclonale asymptomatique et stable (dans lequel seule la protéine monoclonale est présente) à une présentation tumorale rapidement évolutive (p. ex., myélome multiple, voir tableau Classification des troubles plasmocytaires). Certaines maladies plasmocytaires ont une symptomatologie transitoire, en particulier en cas d'hypersensibilité à divers médicaments (p. ex., sulfamides, phénylhydantoïne, pénicilline), au cours de certaines infections virales et au cours d'une chirurgie ou d'une transplantation cardiaque.

Tableau
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Diagnostic des troubles plasmocytaires

Les troubles plasmocytaires peuvent être suspectés sur des manifestations cliniques, le plus souvent ceux d'une maladie osseuse, d'une insuffisance rénale et sur une numération formule sanguine basse, ou par une découverte fortuite d'une élévation des protéines sériques ou d'une protéinurie qui mène à une évaluation plus poussée avec une électrophorèse des protéines sériques ou urinaires.

L'électrophorèse détecte souvent une protéine M et/ou des chaînes légères libres sériques en quantité élevée.

Ces résultats sont ultérieurement évalués par électrophorèse et immunofixation pour identifier les classes de chaînes lourdes et légères.

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